360 jours plus tard
Voilà une semaine, après 360 jours d'absence, 5'500 kilomètres à vélo, que nous sommes rentrés à la maison, que nous avons retrouvé avec joie notre petit nid à nous. Voici le récit de la dernière étape de notre périple!
D’Avignon nous avons poursuivit notre chemin vers le nord, principalement en suivant la Via Rhona mais pas toujours.
Petit bivouac le long de la Via Rhona.
On apprécie toujours les tronçons sur lesquels on peut rouler de front mais ils sont rares. Même sur les pistes cyclables le trafic (des vélos) est parfois trop important.
Après une halte à Montélimar, on file à toute pompe sur Valence. Des orages violents sont annoncés dès la mi-journée. On décide alors, puisque c’est dimanche et que les camions ne circulent pas, de prendre la nationale. On a le vent d’orage dans le dos et on file à près de 20 km/h de moyenne sur 50 km jusqu’à Valence. Arrivés en ville on s’abrite dans un joli kiosque à côté du parc et une pluie diluvienne s’abat sur nous… à l’abri !
Dans le Parc Jouvet, immense jardin de sept hectares.
Les taches de couleur des champs de lavande ponctuent la route.
Pour la première fois on voit écrit "Genève" sur un panneau! C'est sûr on se rapproche...
Intérieur de la Collégiale Saint-Bernard à Romans-sur-Isère
Après Valence on a la chance d'être accueillis deux nuits consécutives chez des membres du réseau WarmShower.
La première nuit nous dormons à Saint Lattier, dans un moulin rénové et aménagé par cinq familles qui vivent là en communauté. C’est drôlement intéressant de découvrir ce type de fonctionnement.
Il y a plein d’enfants et les filles sont au paradis.
Le soir suivant nous sommes accueillis chez Isa, mère de cinq grands enfants, qui est assistante maternelle. La maison est pleine d’enfants et l’ambiance est hyper chaleureuse. Merci à Isa et Franck pour la soirée super sympa.
Des noyers à perte de vue avant d'arriver à Grenoble.
A Grenoble nous prenons notre première véritable douche, première averse sur le vélo depuis Barcelone !
Nous arrivons dans l’après-midi chez mes oncle et tante Marc et Colette à Saint-Ismier. Ce sont les premières personnes connues que nous rencontrons après presque une année de voyage !
Et le lendemain direction La Pierre chez ma cousine Ingrid.
Une piscine + des cousins = le bonheur sur Terre.
On peut même essayer la flûte traversière de la cousine Zoé! Merci les cousins, ça a été drôlement sympa notre séjour en Isère.
L’étape jusqu’à Chambéry a été difficile. Non pas qu'elle fut particulièrement ardue mais à force de dormir chez des gens et de se coucher à point d’heure les filles ont accumulé une certaine fatigue et Alice était un peu au bout du rouleau. On s'est refait une petite santé deux nuits durant dans la capitale de la Savoie.
Les fameux quatre sans cul.
Le plafond de la cathédrale de Chambéry avec ses peintures en trompe l'oeil.
Après Chambéry c’est une petite étape qui nous mène au lac du Bourget. Nous profitons d’un après-midi sur la pelouse au bord de l’eau. Le paysage ne ment pas, nous sommes de retour au pied des Alpes! Pour mon plus grand bonheur.
C’est à Gresy-sur-Aix que nous sommes accueillis par Giulia et Sylvain, ancien coureur cycliste et propriétaire d’un magasin de vélo. Ces rencontres au sein du réseau WarmShower sont incroyables, on ne fait que de très bonnes expériences. Les filles dormirons dans le camping-car, du bonheur en barre.
Un dernier câlin à Muriwai avant de reprendre la route...
Pour rejoindre Annecy Sylvain nous déconseille fortement d’emprunter l’itinéraire prévu en raison du fort trafic routier et c’est grâce à lui que nous grimpons au col de Leschaux.
Une petite grimpette de 600 mètres mais il y a une chocolaterie dans la montée et ça donne des jambes !
A fond dans la descente!
Avec une vue magnifique sur le lac d'Annecy.
A Annecy nous restons quatre nuits pour profiter des environs. Le centre ville aux abords du canal est absolument pittoresque mais la foule de touristes est dense, ça nous fait penser à Lucerne !
Un bus nous emmène sur le Semnoz, une montagne au sud de la ville. Depuis les pâturages qui servent de terrain de jeu aux modélistes on aperçoit le lac du Bourget. Ce plein de montagne nous fait du bien !
Nous profitons aussi d’un festival de danse et musique gratuit qui se déroule sans beaucoup de mesures anti-Covid !
Rituel de la carte. On a acheté une carte de la France pour noter notre trajet, ça change un peu de maps.me sur le téléphone!
Sur les trottoirs d'Annecy. Le masque n'est pas apprécié de tout le monde...
Sur ce coup là, on s'est bien plantés de route. Demi tour.
Notre dernière étape en France sera à la Roche-sur-Foron. Jean-Marc et Florence sont tout deux profs de math et nous sommes à la veille du dernier jour d’école mais ils ont quand même la gentillesse de nous accueillir à bras ouverts. Soirée hyper sympa sur leur terrasse située dans un écrin de verdure face au Môle.
Et puis il est l’heure de rentrer au pays ! Une fois de plus, notre hôte nous a concocté l’itinéraire parfait. Evidemment, la Haute-Savoie ça n'est pas exactement plat!
La Pierre-aux-Fées, un dolmen que nous avait indiqué Jean-Marc sur la route.
A Annemasse, c’est la pluie qui nous cueille au moment de passer la frontière. D’ailleurs, sur la piste cyclable que nous empruntons, de frontière il n’y a rien. C’est la vision des plaques genevoises des voitures qui nous fait réaliser que nous sommes en Suisse !
Munis de nos pèlerines, nous arrivons dégoulinants au bord du lac devant le jet d’eau dans un décor bien gris. A deux pas des quais nous engloutissons le hot dog le plus cher de ma vie (loin d’être le meilleur). Nous passons deux nuits dans le quartier des Charmilles, dans l’hôtel le meilleur marché de tout Genève, une auberge de jeunesse flambant neuve qui a ouvert ses portes deux semaines plus tôt et qui offre des tarifs défiant toute concurrence, ce qui nous arrange !
Nous occupons notre journée genevoise en partie par la visite du Museum d’Histoire Naturelle.
Janus la tortue à deux têtes, le seul animal vivant du musée! (si on exclu les visiteurs...)
Nous cassons la croûte à midi avec l'ami Arnaud qui est directeur depuis deux mois.
Faire du tourisme à Genève, ça nous fait bizarre tout de même ! Je n’étais jamais passée au pied du jet d’eau. Alice se sert de l'installation qui permet de le mesurer, mais ce jour là il y a du vent et ça n'est pas sa meilleure performance!
Que font ces deux sacs poubelle au bord de la route?
Ah mais non ce sont deux petites filles qui se mettent à l'abri!
Notre projet de pique-niquer à la plage de Nyon tombe à l’eau, c’est le cas de le dire, puisque la pluie s’annonce ininterrompue. On sortira notre baguette et notre fromage dans la cuisine de mes parents à Gland.
Petit atelier technique pour régler le dérailleur d'Alice.
Et le lendemain c’est parti pour la dernière grosse étape : on va dormir chez les Baudraz à la Conversion. Si en voiture on peut s’imaginer que la route Gland-Lausanne est plate, c’est une pure illusion. L’Aubonne, la Venoge sont autant de rivières qui coulent au fond de jolis vallons.
On casse la croûte à Morges, sur une place de jeu équipée de WC publics hyper propre, on est en Suisse ! On arrive enfin à Lausanne, on se hisse jusqu’à Chailly (ça grimpe!) avant de prendre la route de Belmont.
La vue sur le lac et les Alpes est grandiose, même si les sommets sont dans les nuages. Et on retrouve le joli coin de verdure de la Conversion dans lequel on a déjà passé trois mois de notre vie un certain printemps 2012.
Michel nous a dégagé un bout de prairie et on installe la tente pour la dernière fois de notre voyage.
Quelle chance de finir ainsi chez des amis tellement chouettes !
Et de fil en aiguille, nous sommes le 10. Il faut dire que sur la dernière partie du parcours, nous avons un peu « brodé » afin de ne pas arriver trop tôt. L’étape du jour est ridicule en kilomètres, il y en a dix, mais aucun tronçon n’est plat !
On déguste ces derniers coups de pédales. Les nuages se sont levés et cette fois on voit la dent de Jaman, les tours d’Aï et le Grand Combin.
Allez c'est la dernière montée. Et celle là on savait depuis Barcelone qu'il faudrait pousser un peu!
On avait dit à Greg midi, on arrive à midi deux. Les voisins sont là pour nous accueillir, c’est drôlement sympa ! Gregory s’est mis en quatre, il ne s’est pas contenté de préparer un simple apéro mais il a cuisiné plein de choses délicieuses. On est très touchés.
Il n'y a plus qu'à laver, frotter, ranger et reprendre possession des lieux.
L’aventure prend fin. J’ai de la peine à réaliser. Le fait de retrouver ses marques peu à peu à la maison me fait parfois douter, on a vraiment voyagé une année ? Les souvenirs tellement nombreux se bousculent dans ma tête. J’ai hâte de poser tout ça dans un album pour avoir des images sous les yeux auxquelles accrocher nos souvenirs.
Nous avons passé la journée d’hier à trier les vêtements des filles. L’occasion de réaliser, si je ne m’étais pas encore rendue compte, qu’elles ont grandi ! Se noyer dans ces montagnes de vêtements (immense merci aux amis généreux qui nous font ce cadeau !) après une année à vivre avec trois T-shirts différents avait quelque chose d’irréel.
Quel est le bilan après une année de voyage avec une paire de 7-8 ans ? Elles ont passé évidemment beaucoup moins de temps penchées sur une fiche de mathématique ou un cahier de rédaction que si on était restés à la maison. Elles n’ont pas eu de corvée de devoirs. Attention aux oreilles sensibles, elles n’ont pas changé de sous-vêtements tous les jours. Elles se sont parfois lavées une fois par semaine. Elles se sont occupées des journées entières avec un peu de papier, un tube de colle, une paire de ciseau et des crayons de couleurs. Elles n’ont pas toujours eu cinq fruits et légumes par jour. Mais je crois qu’elles n’ont manqué de rien ! Elles ont confectionné un nombre incalculable de baguettes magiques et leurs poches étaient constamment pleines de coquillages.
Mais alors qu’est-ce qu’on a eu en plus qu’il n’y a pas à la maison ? En plus de la découverte constante de nouveaux univers et de nouvelles personnes, on a eu du temps. On n’était jamais pressé. L’occasion de discuter énormément de tout et de rien. Et ça je crois que c’est ce que je retiendrai le plus de notre vie de famille en voyage. Le partage sur presque tous les thèmes, au fur et à mesure que les expériences que nous vivions amenaient des questions.
Merci à tous de nous avoir suivi, on vous embrasse!
PS: Je tâcherai encore de boucler les derniers films avant de poster les liens ici.
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