Retour sur le vieux continent
Nous voilà de retour sur le continent européen!
Les dernières images et expériences du Mexique sont derrière nous. Nous avons bien profité de ces derniers jours. Marc a sauté le pas, il a fait son brevet de plongée. Les trois filles en ont profité pour aller nager avec les tortues à Akumal, une expérience merveilleuse! Depuis 2017, la zone où elles sont abondantes n’est plus accessible qu’avec un guide et il est obligatoire de s’y déplacer avec un gilet et sans palmes. Pour protéger les tortues qui ont trop subi les assauts des snorkeleurs.
Et le spectacle est au rendez-vous ! Nous avons nagé avec les tortues ! Nous avons vu également des raies.
Dernier passage à la plage à Cancun pour faire nos adieux à la mer des Caraïbes, on s'en met plein la rétine, on fait des réserves dans toutes les nuances de bleu.
A l'heure où on n'a plus d'ombre...
Allez c'est parti, on retraverse la gouille!
Notre projet était il y a un mois de prendre un avion pour Paris et rentrer à la maison avec un éventuel petit détour par la Belgique. Nous avions déjà presque trouvé un pied-à-terre dans la région parisienne pour y faire notre semaine de quarantaine mais notre projet a été douché par la hausse brutale du prix des billets d'avions (multipliés par 4 suite aux annonces de relâchement des mesures anti-covid en France !). C'est donc à Madrid que nous avons posé le pied le 11 mai. Et en bonus, nous échappons à la quarantaine qui n'est pas exigée en Espagne, c'est ce qu'on appelle un mal pour un bien! De toute façon cette année nous avons appris qu'un plan n'est pas fait pour être suivi.
J’aime bien cet état bizarre d’entre deux, l’attente à l’aéroport durant laquelle j’essaie tant bien que mal de prendre la mesure du pas de géant qu’on va effectuer en traversant l’Atlantique. Après avoir voyagé pendant plusieurs mois à vitesse humaine grâce à nos vélos, voilà que nous allons presque instantanément sauter à plus de 8'000 km. Du pays des Mayas, nous filons par la voie des airs vers la terre des conquistadors, vers la patrie d’Herman Cortès qui il y a tout juste 500 ans posait le pied en conquérant à Veracruz.
Je quitte le Mexique un peu émue, mais fatiguée de cette chaleur pour laquelle je ne suis pas faite. J’ai quand même la nostalgie de ma région. Et c’est là le mystère du voyage, en me dirigeant à Madrid j’ai l’impression de rentrer un peu à la maison. Comme si la distance agrandissait ma patrie qui au lieu de se limiter à la Suisse devenait toute la vielle Europe.
Mais l’expérience humaine que nous avons vécu au Mexique est probablement au-delà de tout ce qu’on pourrait espérer vivre en Europe.
Tous ces visages rencontrés, toutes ces vies qui se croisent, ça a été aussi ça le Mexique.
On tue le temps à l'aéroport en faisant du lèche-vitrine dans les boutiques de souvenirs. On est tellement fans de ces squelettes joyeux!
Lever de soleil au-dessus de l'Atlantique. Je ne rate pas une miette du spectacle.
Changement de continent, mais on reste baignés dans la même langue. Les cubrebocas ont été remplacés par des mascarillas parce que même le vocabulaire de la pandémie a ses manies régionales, mais on dit aussi COVID, c’est le seul mot parfaitement universel.
Nous avons passé cinq nuits à Madrid, le temps de surmonter le décalage horaire et d’équiper les filles de nouveaux vélos. Quelle émotion de les voir sur de si grands vélos ! Elles ont grandit, et en plus des chaussures il a bien fallu acheter de nouvelles montures!
Il faut bien-sûr les équiper en mode "voyage", un petit garde-boue par-ci et un petit porte-bagage par-là.
Nous sommes tombés sous le charme de Madrid. Des petites ruelles piétonnes partout, des petites terrasses avec des tables de restaurant partout, c’est quelque chose qui nous avait manqué ! Et gros coup de chance, comme d’habitude tout au long de ce voyage, les restaurants viennent à peine de rouvrir en Espagne. Nous visitons le musée du Prado. Beaucoup trop de salles au goût des filles !
Et nous grimpons sur une colline voir le temple égyptien d’Amon, dieu du soleil. Lors de la construction du barrage d’Assouan dans les années 60 un appel est lancé aux nations étrangères pour récupérer certains vestiges archéologiques de grandes valeurs avant que la plaine ne soit inondée. L’Espagne récupère donc ce qui reste du temple d’Amon, reconstruit ici pierre par pierre.
L'architecture de Madrid me donne envie de resortir mon carnet de croquis...
Et le dimanche nous fourrons toutes nos affaires dans un mini-bus de location et nous filons direction Barcelone. Six heures de route et l’occasion d’admirer les paysages d’Espagne. Très sec et plutôt vallonné.
A Barcelone nous profitons du génie architecturale de Gaudi : d’abord nous visitons le parc Guëll, projet démentiel du début du XXème siècle de constructions de propriétés privées pour gens fortunés dans un parque original devenu finalement propriété de la ville.
Vue sur la ville et la basilique depuis la colline du Parque Guëll.
Et le lendemain nous enfourchons les vélos pour aller admirer l’extérieur de la Sagrada Familia. Eh oui, l’intérieur n’est pas accessible pour le moment. Mais le spectacle à l'extérieur est déjà saisissant.
Et puis, après plus d’un mois et demi d’arrêt, nous partons pour ce que nous appellerons notre 3ème voyage à vélo ! Le deuxième volet européen en quelques sortes. C’est émouvant de se dire qu’on est à Barcelone et qu’on va rentrer à la maison à vélo.
En sortant de Barcelone, il faudra parcourir près de 100 km pour se retrouver loin d’une agglomération, la Costa Brava est très construite. Et très vite, la côte devient montagneuse, ce sont déjà les contreforts des Pyrénées.
On retrouve la Méditerrannée. Mais elle est... plus fraîche que celle que nous avions laissé en Turquie!
Une façon particulière de se détendre pendant les pauses...
Notre étape d’aujourd’hui était magnifique, toute en lacet dans la pinède avec des points de vue incroyables sur la mer. Et ici et là entre les rochers de petites plages de sable (bien inaccessibles pour nous).
Notre dernière halte espagnole sera dans la petite ville de Figueras. Lieu d'origine du peintre Salvador Dali, donc passage incontournable au musée!
En Catalogne, le ruban jaune qui représente le symbole des indépendantistes est omniprésent.
Et puis nous avons attaqué le passage des Pyrénées. Rien de bien incroyable parce que le col qu’emprunte l’itinéraire à vélo culmine à 360m. Mais la route du col s’est avérée assez sévère, non goudronnée et avec des pentes qui nous ont forcé à pousser les vélos dans les montées et dans les descentes (avant le col!).
Ouf! Arrivée au col du Panissars.
Et puis nous arrivons en France, dans ce lieu désertique, au milieu de la forêt de chênes verts.
Nous rejoignons le petit hameau de Riunoguès où Jean-Philippe de l’association WarmShower nous accueille. Sa maison est une ancienne école récemment rénovée et elle est magnifique. Notre hôte nous a cuisiné un excellent tajine. Il s’est mis au voyage à vélo en 2015 à l’âge de 50 ans et il a déjà parcouru 36’000km sur sa fidèle monture ! Alors évidemment, nous avons plein de choses à échanger, c’est passionnant.
Le lendemain matin nous rejoignons la plaine, nous quittons la forêt de chênes verts et traversons des vergers aux arbres chargés de cerises et des vignobles. Les immenses plages désertes de la méditerranée nous attendent. Les campings sont presque vides mais heureusement ouverts.
A cette saison, les campings sont vides. Nous avons néanmoins de la chance qu'ils soient ouverts car c'était une denrée rare en Espagne!
Petit-déjeuner au milieu des mésanges et des moineaux (Marc s'est même fait voler un bout de son croissant)
En arrière-plan, les Pyrénées commencent à paraître loin!
Nous remontons le canal de la Robine jusqu'à Narbonne, l'occasion d'un petit cours sur le principe de l'écluse. Nous y passons quelques jours pour profiter des lieux et faire une vraie pause.
On vous embrasse!